Le feu dévore ce... symbole de l’histoire,
Le point zéro, départ où tout à commencé,
Origine des voies de tout le territoire,
Mesurent les combats pour ce vœu exaucé.
De la France, l’autel, l’insigne Providence,
A consacré nos Rois, notre illustre ascendance.
Huit siècles de splendeurs à la cendre réduits
Et trois heures ont suffi, au feu, pour le détruire.
Cet unique chef-d’œuvre avait tout pour séduire
Reverrons-nous un jour ses trésors reproduits ?
Sur son parvis d’antan, les grandes tours jumelles
Se serrent, enlacées, pour cacher son horreur ;
Son abside éventrée et ses tristes chapelles
Dévastées et ruinées par la flamme en fureur ;
Sa flèche qui briguait le ciel et ses lumières,
Gît en tas dans la nef, bois calcinés et pierres,
Sous les regards mauvais des diablotins ailés,
Des dragons menaçants, des tarasques en gargouilles
Qui, en larmes de plomb, pleurent sur les dépouilles
De leurs Saints outragés à ces dégâts mêlés.
Rien ne remplacera, en nos cœurs, Notre-Dame,
Poètes, écrivains l’ont chantée si longtemps !
Comme d’un être cher, le pouvoir de son âme
Hantera nos esprits jusqu’à la fin des temps.
La belle Esméralda dansera dans son ombre;
L’affreux Quasimodo surgira du décombre.
Peut-être entendrons-nous ses cloches en carillon
Fêter l’événement, comme un jour l’armistice ?
Reverrons-nous sa nef, sans le moindre artifice,
Accueillir ses fidèles en un vrai bataillon ?